Bravo pour vos erreurs !

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Bravo pour vos erreurs !

Les erreurs servent à avancer. En effet, elles permettent de mettre en lumière ce dont on a besoin mais qu’on n’a pas encore. Les erreurs ne doivent pas frustrer mais au contraire nourrir la curiosité et l’envie d’aller plus loin chez la personne qui apprend. Pour cela, la bienveillance des interlocuteur·ices est essentielle et avant tout chez le/la formateur·ice qui devrait utiliser les erreurs comme des repères, des informations sur le « chemin » à parcourir par l’apprenant·e.

Une bonne astuce pour les pédagogues (et les autres !) : lorsque votre interlocuteur·ice commet une erreur (ceci est valable à l’écrit comme à l’oral), au lieu de le/la reprendre ou de le lui faire remarquer, réemployez le mot, l’expression erronée dans sa forme correcte ou reformulez le message mal exprimé dans votre réponse. Un·e apprenant·e attentif/ve s’en rendra compte et aura appris quelque chose à travers votre délicatesse.

 

Faute ou erreur ?

D’après le dictionnaire, une faute est un « manquement à une règle » alors qu’une erreur c’est « tenir pour vrai ce qui est faux ». Chez Qoclico, on considère qu’une faute est commise lorsque, par exemple, un verbe n’est pas conjugué au bon temps alors que le temps en question a déjà été appris et devrait être maitrisé. Il s’agira d’une erreur, si le temps attendu pour que la phrase soit juste est encore inconnu pour la personne qui écrit et qui va donc utiliser, à la place, un temps qu’elle connait. Faire des erreurs est donc tout à fait naturel et attendu ; on fait avec ce qu’on a !

Et les francophones natifs alors, ils ne font pas d’erreurs ? Si l’on suppose qu’ils ont eu une scolarité tout-à-fait classique avec des enseignements délivrés en français, on sera tenté de ranger dans la catégorie « fautes » toutes les maladresses commises à l’oral et à l’écrit. Mais ne soyons pas trop sévères, et inutilement ; personne n’est infaillible. Il nous arrive à tous·tes de commettre des fautes dites « d’inattention » ou liées à la fatigue. On peut aussi tout à fait avoir oublié une règle, avoir un doute au moment d’écrire un mot, d’utiliser une expression à l’oral, par manque de pratique ou à cause de l’influence exercée par d’autres langues que l’on parle ou entend au quotidien. On peut aussi être une personne qui a du mal à se concentrer et qui contrôle difficilement la justesse de son expression (sans même entrer dans les considérations de dyslexie et autres « dys-« ).

Est-ce si important de s’exprimer sans faire de faute ? Les autres ont-ils le droit de nous juger si on en commet ? Nos fautes révèlent-elles quelque chose sur nous à nos interlocuteur·ices ? Il me semble que la réponse à ces questions est bien souvent culturelle.

Tant que je me fais comprendre, pourquoi devrais-je me soucier de la qualité de mon écriture et de la justesse de mes écrits ? Je vous dirais bien que c’est à vous de voir mais je ne vous cacherais pas qu’à travers vos écrits en français, aussi courts soient-ils, en France, vous serez jugé·e et c’est encore plus vrai dans un contexte professionnel. Je ne saurais dire si cela s’applique à d’autres langues (et d’autres contextes francophones, hors France) avec la même force mais une chose est sûre, les Français·es capables d’écrire sans faire de fautes ou de reconnaître celles des autres seront facilement mal à l’aise, voire agacé·e·s, par des mots (courants notamment) mal orthographiés, des verbes mal conjugués, et encore plus par des abréviations appartenant au code du SMS dans des écrits qui ne sont justement pas des SMS.

Lire aussi : https://www.lemonde.fr/ecole-primaire-et-secondaire/article/2012/08/24/les-racines-de-notre-intolerance-aux-fautes-de-francais_1751057_1473688.html

Et l’indulgence dans tout cela ? Évidemment, lorsque l’on sait que son interlocuteur·ice n’a pas grandi en parlant le français, mais qu’il/elle (= iel !) l’a appris au cours de sa scolarité ou plus tard, ou qu’iel est en train de l’apprendre, le jugement ne sera souvent pas aussi sévère ; la compréhension du message redeviendra la priorité. Envers les francophones natifs, en revanche… c’est une autre histoire (malheureusement).

 

Le sans-faute : accessible à tous·tes ?

Sans rechercher la perfection, on peut tous·tes faire la paix avec l’écrit. Les uns en devenant moins rigides et en acceptant que nos interlocuteur·ices n’ont pas un niveau d’idiotie ou d’ignorance qui grandit avec le nombre de leurs fautes ; la tolérance, la bienveillance et la délicatesse sont toujours de rigueur pour ne pas mettre son interlocuteur·ice mal à l’aise ou s’emballer devant un écrit imparfait et rester focalisé·e sur le message. Les autres en cherchant à s’améliorer, c’est à dire à délivrer leur message dans la meilleure forme possible ; on recherche alors le sens, la lisibilité et un peu l’esthétique tout de même en comprenant que certaines fautes « piquent les yeux » et peuvent bien disparaitre avec un petit effort. En attendant de voir les progrès, on peut se faire aider.

Consulter : https://qoclico.com/service/atelier-de-redaction/

On peut aussi commencer par s’aider soi-même :

  • s’assurer que le logiciel de traitement de texte soit paramétré dans la langue dans laquelle on écrit (Dans Word : Outils>Langue>français ; dans votre téléphone, installez le clavier « français » et utilisez-le lorsque vous tapez un message en français)[1];
  • faire un tour dans le menu « Grammaire et orthographe » de votre logiciel pour paramétrer vos préférences (l’accentuation systématique des majuscules, signalement des répétitions, etc.) ;
  • apprendre (ou noter sur un post-it qu’on colle sur son clavier) les raccourcis clavier qui permettre d’accentuer manuellement les lettres qui doivent l’être ;
  • utiliser les sites dédiés à la conjugaison (https://la-conjugaison.nouvelobs.com), les sites de synonymes (http://crisco.unicaen.fr/des/) ; toujours relire ou faire relire les traductions si vous utilisez une IA (intelligence artificielle, comme DeepL) ;
  • lorsqu’on répond à un e-mail, ne pas hésiter à reprendre les mêmes tournures que son interlocuteur·ice ; vous étoffez ainsi peu à peu votre base de phrases-types et avec le temps vous vous les appropriez et enrichissez votre vocabulaire ;
  • se relire (pas pendant des heures non plus) avant de cliquer sur « envoyer ».

Pour les personnes plutôt « visuelles », lire est un excellent moyen de fixer l’orthographe des mots et d’apprendre des tournures usuelles. Certains auront recours à des « flash cards » pour s’entrainer quand d’autres chercheront systématiquement un moyen mnémotechnique. On y revient à chaque fois : apprenez à vous connaitre (auditif, visuel, kinesthésique), découvrez la manière d’apprendre qui vous convient le mieux pour progresser avec plaisir.

Anne-Sophie @Qoclico

 

[1]Attention : le correcteur automatique de votre logiciel de traitement de texte ne détectera pas toujours les erreurs de syntaxe, c’est-à-dire l’ordre maladroit des mots ou des parties de phrase.